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Heures Supplémentaires : Stratégies et Bonnes Pratiques RH

La gestion des heures supplémentaires est un enjeu de taille pour le service RH. Mal organisée, elle peut déboucher sur un rappel d’heures supplémentaires, préjudiciables pour l’entreprise. Pour ne pas perdre de l’argent et ternir sa réputation, le responsable doit mettre en place des stratégies RH efficaces. Revenons sur la définition des heures supplémentaires L’article […]

La gestion des heures supplémentaires est un enjeu de taille pour le service RH. Mal organisée, elle peut déboucher sur un rappel d’heures supplémentaires, préjudiciables pour l’entreprise. Pour ne pas perdre de l’argent et ternir sa réputation, le responsable doit mettre en place des stratégies RH efficaces.

Revenons sur la définition des heures supplémentaires

L’article L3121-28 du Code du travail définit les heures supplémentaires comme « toutes les heures effectuées au-delà de la durée légale de travail hebdomadaire. »

Toute entreprise qui a recours aux heures supplémentaires doit toutefois respecter la réglementation applicable à la durée du travail, à savoir un repos quotidien et hebdomadaire et la durée maximale de travail, soit 10 h par jour, 48 h par semaine et 44 h par semaine en moyenne sur 12 semaines consécutives.

Si la convention de l’entreprise définit une durée inférieure à la durée légale, les heures effectuées au-delà de la durée conventionnelle, mais en deçà de la durée légale, ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires et ne font donc pas l’objet d’une rémunération, sauf dispositions conventionnelles contraires.

En principe, les heures supplémentaires sont à la demande de l’employeur. Dans ce cas, elles sont obligatoires dès lors qu’elles respectent les règles légales.

Les salariés ne peuvent pas prendre l’initiative d’effectuer des heures supplémentaires sans l’accord de l’employeur.

Rappelons que depuis 2028, les heures supplémentaires ouvrent droit à des avantages sociaux et fiscaux. Pour l’employeur, elles sont exonérées de tout ou une partie des cotisations sociales. Pour le salarié, les heures supplémentaires ne sont pas imposables à l’impôt sur le revenu.

Une bonne organisation est le secret d’une gestion efficace des heures supplémentaires

Dans les grandes entreprises avec des centaines de salariés, le suivi des heures supplémentaires devient vite un parcours du combattant. Une bonne organisation permet de gérer efficacement le temps de travail des employés.

Un planning de travail permet d’éviter les frustrations

Un planning de travail permet au responsable RH de répartir équitablement la charge de travail entre les employés. Il permet aussi à un salarié d’informer la direction du changement de son emploi du temps afin d’éviter qu’un autre fasse des heures supplémentaires pour le remplacer.

La technologie vient à la rescousse pour suivre les heures supplémentaires

La RH est une créatrice de valeur dans l’entreprise. Les données quantitatives qu’elle traite ont des enjeux stratégiques sur les décisions à prendre. C’est pourquoi elle doit s’armer d’outils de pilotage RH efficaces.

Un logiciel de gestion de temps permet de suivre le temps de travail effectif de chaque salarié tout en limitant le travail administratif qu’il y a derrière. Pour aller plus loin, le service RH peut utiliser un logiciel de gestion RH tout-en-un qui gère le travail de A à Z.

La personnalisation peut être la clé d’une bonne gestion 

Les services RH peuvent personnaliser l’attribution des heures supplémentaires. Par exemple, les salariés les plus méritants ont droit à des heures en plus pour bénéficier d’un taux horaire 1,5 fois ou 2 fois plus élevé.

Les heures supplémentaires peuvent dépendre de la performance, de l’ancienneté ou du statut du salarié.

La formation est essentielle pour optimiser les compétences de chacun

Il peut être frustrant pour un employé d’effectuer toujours des heures supplémentaires parce qu’il est le seul à posséder les compétences nécessaires. Investir dans une formation polyvalente va permettre à tous les employés de développer leurs compétences et de s’adapter aux besoins de l’entreprise.

Toutefois, des imprévus de dernière minute peuvent survenir

Malgré une planification de maître, des imprévus de dernière minute peuvent toujours survenir. Par exemple, un travail a nécessité plus d’heures que prévu dans son exécution et l’employé est resté pour le finir. Ou alors, l’entreprise fait face à un pic d’activités inattendu qui demande la réalisation d’heures supplémentaires.

La transparence est de rigueur pour éviter les malentendus

Si l’entreprise ne permet pas le travail au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine à temps complet, les gestionnaires doivent connaître cette directive afin qu’ils puissent attribuer une charge de travail adaptée à leur équipe. De leur côté, les salariés doivent aussi prendre connaissance de la politique de l’entreprise pour informer à temps leur gestionnaire que le travail demandé ne peut pas être effectué dans les heures allouées.

Attention, si un employé effectue fréquemment des heures supplémentaires sans l’accord de l’employeur, mais que celui-ci ne réagit pas, la jurisprudence considère qu’il y a un accord tacite à leur réalisation. Si le salarié exige le paiement de ces heures en plus, l’entreprise ne peut y déroger.

Respecter le calcul des heures supplémentaires permet d’éviter les litiges

Les heures supplémentaires doivent être mentionnées dans le bulletin de paie, distinctement des heures prévues dans le contrat de travail.

On le sait, le décompte des heures supplémentaires se fait normalement par semaine

En principe, les heures supplémentaires sont calculées par semaine :

  • Soit du lundi 0 h au dimanche 24 h (article L3121-35 du Code du travail).
  • Soit selon toute autre période de 7 jours consécutifs prévue par une convention collective, accord d’entreprise ou de branche (article L3121-32 du Code du travail).

Dans certaines circonstances, d’autres modalités de décompte sont possibles à titre dérogatoire :

  • L’entreprise a mis en place un aménagement ou un temps de travail sur plusieurs semaines ou à l’année.
  • Les salariés sont payés au forfait heure.
  • Certains salariés comme les travailleurs à domicile et le personnel roulant du transport routier.

Dans tous les cas, le calcul du nombre d’heures supplémentaires prend en compte les heures de travail effectives et assimilées. Ce qui exclut les jours fériés, les congés payés et les absences

Puis, la rémunération est soumise à des taux de majoration prévus par la loi ou la convention collective

Les heures supplémentaires sont majorées de la façon suivante :

  • 25 % pour les 8 premières heures (de la 36e à la 43e heure incluse)
  • 50 % à partir de la 44e heure

Si un accord collectif, de branche ou CCN fixe les taux de majoration, ceux-ci ne peuvent pas être inférieurs à 10 %.

Le repos compensateur peut remplacer la majoration

Il est possible que la rémunération des heures supplémentaires soit remplacée par un repos compensateur. Toutefois, il doit être prévu par la convention collective ou un accord d’entreprise, d’établissement ou de branche. À défaut, il doit être prévu par un accord collectif ou une décision unilatérale de l’entreprise si le comité social et économique ne s’y oppose pas.

L’entreprise doit informer le salarié de son droit au repos compensateur par une annexe au bulletin de paie.

La durée du repos compensateur doit être équivalente aux heures majorées. Pour illustrer, si un salarié a effectué une heure supplémentaire majorée à 25 %, il doit bénéficier d’un repos de 1 h 30.

Et la contrepartie obligatoire en repos s’ajoute à la majoration salariale et au repos compensateur

Conformément à l’article L3121-30 du Code du travail, l’employé bénéficie d’une contrepartie obligatoire en repos s’il effectue des heures supplémentaires au-delà d’un contingent annuel, ce, en plus d’une rémunération majorée ou d’un repos compensateur.

Pour rappel, les heures supplémentaires qui ouvrent droit au repos compensateur et celles réalisées pour travaux urgents ou lors de la journée de la solidarité ne s’imputent pas au contingent annuel.

Il est judicieux de prendre des précautions pour encadrer la réalisation des heures supplémentaires

De nombreux contentieux concernent des demandes de paiement d’heures supplémentaires, bien souvent, en défaveur de l’employeur.

Comme le dit si bien l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Pour protéger l’entreprise, la décision la plus sage est de prendre des précautions :

  • Effectuer un suivi des heures effectuées avec un système de pointage
  • Faire signer un relevé d’heures aux salariés avec contre-signature de l’employeur
  • Suivre la charge de travail via une déclaration d’activités ou une organisation d’entretiens
  • Archiver les relevés d’heures signés par les salariés
  • Mettre des alertes dans le système de gestion pour être au courant dès qu’un employé a effectué des heures supplémentaires.
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