Homme de bureau paniqué avec des oreilles de lapin tenant un œuf de Pâques, illustrant la suppression des jours fériés travaillés
Le26 août 2025

Suppression de deux jours fériés : François Bayrou prêt à négocier

Dans le cadre du projet de loi de finances 2026, le Premier ministre François Bayrou a proposé la suppression de deux jours fériés afin de générer des économies substantielles, estimées à 4,2 milliards d’euros. Les jours initialement visés sont le lundi de Pâques et le 8 mai. Ces journées deviendraient travaillées normalement, sans majoration salariale, […]

Dans le cadre du projet de loi de finances 2026, le Premier ministre François Bayrou a proposé la suppression de deux jours fériés afin de générer des économies substantielles, estimées à 4,2 milliards d’euros. Les jours initialement visés sont le lundi de Pâques et le 8 mai. Ces journées deviendraient travaillées normalement, sans majoration salariale, mais les entreprises seraient tenues de verser une contribution financière à l’État.

Une mesure contestée et en négociation

Cette annonce a suscité une vive opposition, tant sur le plan social que politique, poussant l’exécutif à envisager des pistes alternatives pour atténuer l’impact de la réforme. Le chef du gouvernement a exprimé sa volonté d’ouvrir la discussion, notamment sur le choix des jours concernés. Remplacer le lundi de Pâques ou le 8 mai par le 15 août, souvent utilisé pour des congés, pourrait constituer une option moins clivante. À l’inverse, des jours comme le jeudi de l’Ascension ou le 11 novembre, à forte portée symbolique ou économique, sont écartés.

Par ailleurs, l’hypothèse d’une suppression limitée à un seul jour férié est à l’étude. Cette solution de compromis permettrait de conserver une partie des économies escomptées tout en désamorçant les tensions sociales.

Modalités pratiques et contribution des entreprises

Pour limiter l’impact perçu par les salariés, le gouvernement envisage des mécanismes de fractionnement ou de report des heures travaillées, afin d’atténuer l’effet direct de la réforme. Toutefois, l’élément central du dispositif reste l’instauration d’une contribution financière des entreprises, visant à compenser l’absence de salaire majoré. Les modalités précises de cette contribution – montant, assiette, calendrier – sont encore en discussion, mais l’objectif est clair : financer les dépenses publiques sans alourdir excessivement la charge salariale directe.

Des mesures fiscales complémentaires

En parallèle, l’exécutif étudie d’autres leviers fiscaux pour consolider le budget. Parmi les pistes évoquées, figure la mise en place d’une taxe sur les très hauts revenus, surnommée “taxe Zucman”, qui pourrait rapporter jusqu’à 15 milliards d’euros. La remise en cause de certains abattements fiscaux, notamment celui de 10 % sur les pensions de retraite, est également envisagée dans une logique de rééquilibrage budgétaire.

Une manœuvre stratégique ?

Selon plusieurs observateurs, le Premier ministre pourrait avoir intentionnellement formulé une proposition maximaliste – deux jours fériés supprimés – afin de mieux faire accepter, in fine, la suppression d’un seul jour. Une stratégie de négociation classique, qui viserait à préparer le terrain à un compromis plus socialement acceptable. Reste que l’opposition demeure massive : selon les derniers sondages, 84 % des Français rejettent la suppression de deux jours fériés, et 83 % celle d’un seul jour.

Bayrou, tout en défendant l’idée d’adapter le volume de travail national, affirme rester ouvert à la discussion, ce qui laisse entrevoir une sortie de crise négociée.

Un contexte politique sous tension

La réforme devra franchir l’obstacle d’un parcours parlementaire complexe. Le Premier ministre devra s’assurer du soutien à la fois de l’Assemblée nationale et du Sénat. Or, plusieurs groupes parlementaires – notamment à gauche et à l’extrême droite – menacent déjà de déposer une motion de censure, rendant l’issue politique très incertaine. Si le gouvernement devait être renversé avant le vote, la réforme pourrait ne jamais voir le jour.

Une réforme budgétaire à fort enjeu politique

S’inscrivant dans une volonté affichée de renforcer la compétitivité économique et de maîtriser les dépenses publiques, cette réforme des jours fériés reste hautement sensible. La concertation avec les partenaires sociaux est toujours en cours, et la loi de finances 2026, qui en contiendra les détails, devrait être présentée dans les prochaines semaines.


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