Femme professionnelle analysant un document intitulé “Cotisation chômage” dans un bureau moderne

Ce que la baisse de la cotisation chômage change concrètement pour les PME ?

Depuis le 1ᵉʳ mai 2025, le taux de cotisation patronale d’assurance chômage a été réduit de 4,05 % à 4 %. Cette baisse, bien que symbolique, s’inscrit dans une réforme qui vise à soutenir la compétitivité des entreprises et à assurer la stabilité de l’emploi. Il s’agit alors pour les PME d’une opportunité de réduire […]

Depuis le 1ᵉʳ mai 2025, le taux de cotisation patronale d’assurance chômage a été réduit de 4,05 % à 4 %. Cette baisse, bien que symbolique, s’inscrit dans une réforme qui vise à soutenir la compétitivité des entreprises et à assurer la stabilité de l’emploi. Il s’agit alors pour les PME d’une opportunité de réduire le coût du travail.

Dans cet article, zoom sur ce que la baisse de la cotisation patronale d’assurance chômage implique pour les PME.

Le contexte de la baisse du taux de cotisation patronale d’assurance chômage

Le décret n° 2025-318 du 4 avril 2025 apporte de nombreuses modifications aux cotisations patronales. La plupart, dont la baisse de la contribution d’assurance chômage, sont applicables depuis le 1ᵉʳ mai 2025.

Le résultat de la suppression de la contribution exceptionnelle temporaire (CET)

Avec la suppression de la contribution exceptionnelle temporaire, entrée en vigueur depuis le 1ᵉʳ octobre 2017, le taux de la cotisation d’allocation chômage passe de 4,05 % à 4 %. À l’exception de Mayotte qui bénéficie d’un taux spécifique fixé à 2,8 %. Pour rappel, une majoration de 0,05 % s’ajoutait aux cotisations des employeurs pour tous leurs salariés.

Le 15 novembre 2024 marque la signature de la nouvelle convention d’assurance chômage par les partenaires sociaux. De nombreuses modifications ont été introduites, ne serait-ce que pour parler du mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR). L’État approuve officiellement cette réforme ainsi que ses dispositions le 19 décembre 2024.

La CET : renfort au financement de l’allocation chômage

La CET était prévue pour une durée initiale de 36 mois afin de renforcer le financement de l’assurance chômage, elle a été prolongée à plusieurs reprises avant d’être supprimée à compter du 1ᵉʳ mai 2025.

Ceci dit, il est à noter que le taux de cotisation salariale ne change pas, mais reste à 2,40 %. Pour rappel, depuis le 1ᵉʳ octobre 2018, les salariés ne cotisent plus directement à l’assurance chômage en France. Avant cette date, les salariés contribuaient à hauteur de 2,40 % de leur salaire brut, taux qui avait été réduit à 0,95 % le 1er janvier 2018 avant d’être entièrement supprimé.

Les nouvelles règles du dispositif bonus-malus cotisation chômage pour les employeurs

Le dispositif bonus-malus d’assurance chômage pour sa part a été maintenu. Cependant, la suppression de la CET en modifie les modalités d’application.

Bonus-malus d’assurance chômage comme solution contre la précarité de l’emploi

Le bonus-malus est une modulation du taux de contribution d’assurance chômage à la charge des employeurs. Son objectif est d’inciter les entreprises à limiter le recours aux contrats de travail courts.

Le dispositif s’applique aux entreprises qui emploient plus de 11 salariés et qui appartiennent à un secteur d’activité caractérisé par un taux de séparation médian supérieur à 150 %, à l’exemple de celui du transport, de l’hébergement ou encore de la restauration.

Zoom sur le mode de calcul du taux de séparation de l’entreprise

Le taux de séparation d’une entreprise, c’est le rapport entre le nombre de fins de contrat suivies d’une inscription à France Travail dans les trois mois et son effectif moyen sur une année. Lorsque le résultat est inférieur au taux de séparation médian, valeur différente d’un secteur à l’autre, l’entreprise obtient un bonus et vice versa.

À savoir que jusqu’au 1ᵉʳ septembre 2025, début de la quatrième modulation, l’Unédic fixe un plancher de 2,95 % et un plafond de 5 % pour le taux de contribution d’assurance chômage.

Qu’est-ce que cette réforme du 1ᵉʳ mai 2025 change pour les PME ?

Le nouveau régime du 1ᵉʳ mai 2025, marquée par la baisse de la contribution patronale à l’assurance chômage, a des implications significatives pour les PME, tant en matière de gestion financière que des ressources humaines.

Réduction des charges sociales et du coût de travail

Même si la baisse de l’allocation chômage peut sembler modeste, elle représente un avantage financier pour les PME. En effet, il s’agit d’une composante de la valeur de T qui sert à calculer le coefficient de la réduction générale des cotisations patronales.

Le décret du 4 avril 2025 fixe la nouvelle valeur de T qui tient également compte du nouveau taux AT-MP mutualisé à :

  • 0,319 3 pour les entreprises de moins de 50 salariés ;
  • 0,323 3 pour les entreprises de 50 salariés et plus.

Les économies réalisées sur les charges sociales et l’éventuel montant du bonus peuvent alors être réinvesties dans différents domaines stratégiques, comme la formation professionnelle continue ou l’amélioration des conditions de travail.

La réduction du coût de travail permet de même aux petites et moyennes entreprises de proposer des prix plus compétitifs. Ces dernières peuvent ainsi gagner davantage de parts de marché face aux concurrents nationaux ou internationaux bénéficiant d’économies d’échelle.

Mise à jour des pratiques RH

Les PME jouent un rôle important dans l’absorption du chômage en France. La nouvelle convention qui vise à renforcer l’équilibre financier du système tient alors compte de leurs particularités. Bien que la baisse soit perçue comme une opportunité de croissance, elle implique toutefois une réorganisation des pratiques RH. 

Le dispositif de bonus-malus incite les PME à adopter une gestion plus proactive de leurs ressources humaines. Dans ce contexte, le taux de séparation devient un indicateur clé qu’il convient d’optimiser afin de rationaliser la GRH. Pour cela, les petites et moyennes entreprises peuvent :

  • Analyser le taux de rotation et les motifs de départs du personnel pour identifier les causes récurrentes et y apporter des corrections ;
  • Développer des dispositifs de formation professionnelle continue pour renforcer les compétences des salariés et favoriser la mobilité interne ;
  • Mettre en œuvre des politiques de fidélisation de talents, telles que des plans de carrière clairs et des avantages sociaux attractifs.

En ce sens, l’utilisation d’un SIRH ou d’un logiciel RH peut faire toute la différence, notamment dans le suivi des indicateurs clés ou encore l’optimisation de la gestion administrative. 

En fin de compte, la suppression de la contribution exceptionnelle temporaire rappelle aux PME la nécessité d’une adaptation continue. Par ailleurs, l’évolution du rôle de France Travail (succédant à Pôle Emploi le 1ᵉʳ janvier 2024) pourrait entraîner des modifications dans les obligations déclaratives. Toute entreprise doit donc rester informée des mises à jour réglementaires et anticiper les ajustements nécessaires pour maintenir leur compétitivité dans le respect des normes du droit du travail.

Partager l’article