Salariée regardant son manager dans les yeux en évoquant son congé de proche aidant, avec une photo personnelle posée sur le bureau
Le22 août 2025

Ce qui change pour le congé de proche aidant en 2025

Accompagner un parent âgé, un conjoint malade, un enfant en situation de handicap… Ce rôle, essentiel, concerne aujourd’hui près d’1 Français sur 6. Et depuis le 1er janvier 2025, le congé de proche aidant a été renforcé afin d’apporter plus de souplesse et de soutien à ceux qui en ont besoin. Un rôle souvent invisible […]

Accompagner un parent âgé, un conjoint malade, un enfant en situation de handicap… Ce rôle, essentiel, concerne aujourd’hui près d’1 Français sur 6. Et depuis le 1er janvier 2025, le congé de proche aidant a été renforcé afin d’apporter plus de souplesse et de soutien à ceux qui en ont besoin.

Un rôle souvent invisible : Qui est concerné ?

Un proche aidant est une personne qui accompagne régulièrement, de façon non professionnelle, un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Cela peut être un conjoint, un parent, un enfant, un frère, une sœur… ou même un ami de longue date avec lequel existe un lien fort et stable. Leur quotidien, ce sont des démarches, des soins, de l’écoute, parfois au prix d’une lourde charge mentale et d’un rythme éprouvant.

En France, on estime que 11 millions de personnes sont aidantes, dont 4 à 5 millions en emploi. La majorité sont des femmes (60 %) et beaucoup consacrent en moyenne 20 heures par semaine à ce rôle. Résultat : un aidant sur deux déclare avoir du mal à concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Ce qui change en 2025

Le dispositif a gagné en clarté et en efficacité :

  • La durée du congé est élargie : un salarié peut désormais bénéficier de 66 jours par proche accompagné, renouvelables pour chaque personne aidée, dans la limite de 264 jours sur l’ensemble de sa carrière (et 4 personnes aidées maximum au cours de la vie professionnelle).
  • Une indemnisation élargie : grâce à l’allocation journalière du proche aidant (AJPA), le salarié perçoit 65,80 € par jour (32,90 € pour une demi-journée), dans la limite de 22 jours indemnisés par mois.
  • Une organisation plus souple : le congé peut être pris en continu, fractionné ou à temps partiel, selon les besoins de l’aidant et de l’entreprise.

Simplicité de la démarche

La procédure est simple puisque le salarié adresse une demande écrite à son employeur, accompagnée du formulaire officiel (Cerfa n°16108*01). L’employeur ne peut pas refuser ce congé, mais peut convenir avec le collaborateur des modalités d’organisation.

L’allocation journalière du proche aidant (AJPA) est versée directement au salarié par sa caisse de rattachement :

  • par la Caisse d’allocations familiales si le salarié relève du régime général,
  • par la Mutualité sociale agricole s’il relève du régime agricole.

L’employeur n’a donc aucun versement à effectuer.

A noter : Sauf si des dispositions conventionnelles le prévoient, le congé de proche aidant n’est pas rémunéré par l’employeur. 

Une question de valeurs et d’image de marque

Soutenir les proches aidants ne se limite pas à respecter un cadre légal : c’est un véritable levier de performance et de cohésion interne.

  • Un atout pour l’engagement et l’attractivité : reconnaître la situation d’aidant, c’est montrer que l’entreprise se soucie de la vie de ses collaborateurs. Cette attention renforce la confiance, favorise l’engagement et contribue à attirer de nouveaux talents sensibles à la dimension humaine de leur employeur.
  • Un facteur de prévention et de bien-être : proposer des aménagements (horaires flexibles, télétravail, temps partiel temporaire, don de jours) permet de limiter l’épuisement professionnel et d’encourager un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. À long terme, c’est aussi réduire l’absentéisme et le turn-over.
  • Un marqueur fort de responsabilité sociale : mettre en place une politique d’accompagnement des aidants, c’est affirmer son rôle d’acteur solidaire. Au-delà de l’obligation réglementaire, l’entreprise renforce son image d’employeur responsable, cohérent avec ses engagements RSE et sa culture d’entreprise.

Soutenir les salariés « proche aidant », c’est investir dans la durabilité des équipes, la qualité de vie au travail et la réputation de l’organisation.

Les bonnes pratiques à encourager

  • Communiquer sur l’existence du congé via l’intranet, les RH ou les managers.
  • Organiser un entretien avant le départ et au retour pour préparer la continuité et la réintégration.
  • Explorer des dispositifs complémentaires : don de jours de repos entre collègues, ou encore l’aménagement des horaires.

Plus de 4 millions de salariés sont aujourd’hui concernés par le rôle de proche aidant. Le congé, consolidé en 2025, est un outil précieux pour accompagner une réalité sociale incontournable. Les entreprises qui s’y préparent activement envoient un message fort, celui d’une organisation qui permet aux salariés de travailler sans avoir à renoncer à leurs solidarités familiales et personnelles.

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