Les mouvements de grève (transports, blocages, pénurie de carburant…) peuvent perturber fortement la vie professionnelle. Mais que se passe-t-il lorsqu’un salarié ne peut pas se rendre sur son lieu de travail ou arrive en retard pour ces raisons ? Voici ce que prévoit le droit du travail et les règles applicables.
L’absence au travail due à une grève : que dit la loi ?
L’absence liée à une grève, qu’elle soit due à des perturbations des transports en commun, à une pénurie de carburant, à des blocages routiers ou à d’autres contraintes similaires, ne constitue pas, en soi, une justification valable d’absence au travail.
En effet, la jurisprudence et la loi s’accordent à considérer que l’employé est tenu de prendre toutes les mesures raisonnables pour se rendre à son lieu de travail, même en cas de difficultés liées à un mouvement de grève.
Cela signifie que l’employé ne peut pas simplement invoquer la grève comme motif d’absence sans avoir préalablement exploré toutes les alternatives possibles. Il est de sa responsabilité de s’organiser en conséquence. Il doit par exemple chercher des itinéraires alternatifs, en utilisant des modes de transport différents (covoiturage, vélo, marche), en envisageant le télétravail si sa fonction le permet et si l’employeur y consent. Il peut également ajuster ses horaires si cela est envisageable et accepté.
L’employeur, de son côté, peut exiger des preuves des tentatives faites par l’employé pour se rendre au travail. Une absence non justifiée dans ce contexte pourrait entraîner des sanctions disciplinaires, allant de l’avertissement à la retenue sur salaire pour les heures non travaillées, voire, dans les cas les plus graves et après un cumul d’absences injustifiées, à une rupture du contrat de travail.
Obligation d’information et de justification
Il est donc essentiel de communiquer proactivement avec son employeur en cas de difficultés liées à une grève, de l’informer de la situation et des mesures qu’il compte prendre pour tenter de se rendre au travail. Une telle démarche démontre la bonne foi de l’employé et peut ouvrir la porte à des solutions amiables, comme la pose de jours de congé ou la récupération des heures manquées, si cela est possible et validé par l’employeur.
Le salarié reste donc tenu par son contrat de travail. L’employeur est en droit de considérer l’absence comme injustifiée si aucune information n’est transmise ou si la situation n’est pas clairement expliquée.
En cas d’empêchement lié à une grève, le salarié doit informer l’employeur dès que possible (par téléphone, mail ou messagerie professionnelle) et justifier l’origine du retard ou de l’absence (capture d’écran d’un site officiel, attestation de perturbation, etc.).
À défaut, des sanctions disciplinaires peuvent être envisagées, comme un avertissement ou une retenue sur salaire, voire plus en cas de manquement répété ou non justifié.
Absence non rémunérée, sauf accord
Même lorsque la situation est indépendante de la volonté du salarié, l’employeur n’est pas tenu de rémunérer le temps non travaillé. En pratique :
- L’absence est généralement tolérée si elle est exceptionnelle et correctement justifiée.
- L’employeur peut pratiquer une retenue sur salaire au prorata des heures ou jours non travaillés.
- Il peut proposer ou accepter la prise d’un jour de congé, de RTT ou la récupération des heures, mais n’y est pas obligé.
Solutions envisageables
Plusieurs options peuvent être mises en place en concertation avec l’employeur :
- Télétravail ponctuel, si le poste s’y prête
- Pose d’un jour de congé payé ou de RTT
- Récupération des heures sur une autre période
- Acceptation d’un jour sans solde
Ces solutions dépendent des usages de l’entreprise, de la convention collective ou d’un éventuel accord collectif.
Retards liés à une grève
Un retard ponctuel et justifié est en général toléré, à condition qu’il soit signalé rapidement. Toutefois :
- Une retenue sur salaire au prorata du temps non travaillé peut être appliquée.
- Des retards répétés, même justifiés, peuvent être problématiques pour l’organisation de l’entreprise et conduire à des mesures disciplinaires.
La transparence, la régularité de l’information et la recherche de solutions sont essentielles.
Exemple de message à envoyer
Bonjour [Nom],
Je vous informe que je serai en retard ce matin en raison de la grève des transports. Je fais le nécessaire pour arriver dans les meilleurs délais. Merci de votre compréhension.
Bien cordialement,
[Prénom Nom]